La crise a creusé les écarts en termes d’attentes de rendement

  • Poste publié :1 juillet 2021
  • Catégorie de poste :Tendance
Vous êtes en train de consulter La crise a creusé les écarts en termes d’attentes de rendement

Selon Natixis IM, les investisseurs particuliers espèrent des rendements de plus en plus élevés et de plus en plus en décalage avec les niveaux jugés réalistes par les professionnels. Ils ne sont pourtant pas prêts à en assumer les risques.

Les investisseurs sont-ils prêts pour le monde post-Covid? Pas si sûr à lire les résultats de l’étude, riche d’enseignements, réalisée entre mars et avril par Natixis Investment Managers (IM) auprès de 8550 investisseurs fortunés et disposant de plus de 100.000 dollars équivalent à placer.

Comme chaque année, les attentes de rendement augmentent. Pour 2021, les sondés attendent un retour de 13% sur leurs investissements financiers (après inflation), à comparer à 12,5% en 2020, 10,7 % en 2019 et seulement 8,9% en 2014. Une hausse régulière en décalage avec la baisse, toute aussi régulière, des taux d’intérêt à long terme devenus nuls, voire négatifs sous l’effet d’une épargne mondiale abondante et de politiques monétaires très accommodantes des banques centrales, Fed et BCE en tête. 

En toute logique, ces espérances devraient pourtant suivre l’évolution des rendements disponibles sur les marchés financiers et notamment sur les marchés de taux. Or, tout le contraire se produit.

Deuxième constat, ces attentes de rendement des particuliers s’écartent de plus en plus de celles des professionnels de la finance.

Pour 2021, les investisseurs particuliers attendent des rendements annuels de 13 % au-dessus de l'inflation. À long terme, ils prévoient même 14,5 %. Ces deux chiffres sont nettement supérieurs au taux de 5,3 % que les professionnels de la finance considèrent comme réaliste. Par conséquent, l'écart global des attentes s'élève désormais à 174 %, soit 53 points de pourcentage de plus que ce que nous avions constaté en 2020”, résume l’étude.

Pour la France, le décalage est un peu moins net mais il se monte tout de même à 157 % avec une espérance de rendement de 12,1 % contre 4,7 % de niveau perçu comme réaliste par les professionnels. 

Enfin, troisième point, tout aussi étonnant, les investisseurs particuliers ne semblent pas prêts à assumer les risques censés leur procurer de telles rémunérations :

Les trois quarts (76%) des investisseurs européens déclarent préférer nettement la sécurité à la performance des investissements, et plus de la moitié (52%) pense que la volatilité, une de leurs principales préoccupations, nuit à leurs objectifs d'épargne et d'investissement".

Principales inquiétudes

Les placements en actions, les seuls à même de s’approcher de leurs espérances, s’accompagnent  pourtant par nature de variations importantes à court et moyen terme.

L’étude cite les principales inquiétudes des investisseurs, hiérarchisées un peu différemment en fonction des pays. Au classement des risques qui préoccupent le plus les Français figurent dans l’ordre : une reprise faible, la volatilité (encore elle), les augmentations d’impôts, l’inflation et la faiblesse des taux d’intérêt. 

Concernant ce que Natixis IM appelle les peurs d’ordre financiers, le palmarès qui ressort des réponses des investisseurs internationaux est le suivant : les grosses dépenses imprévues à 35%, les impôts à 27%, les dépenses de santé à 27%, le risque de déclassement et de perte de niveau de vie (26%) et la perte de l’emploi (25%)

Les craintes de hausses d’impôts sont particulièrement fortes en France (46%), pays où le taux de prélèvement obligatoire est un des plus élevés au monde.

En terme d'investissement, les sondés souhaitent par dessus tout éviter de céder aux émotions au moment de prendre leurs décisions (29%), mieux comprendre les risques qu’ils encourent à 25 %, s’assurer d’équilibrer et diversifier leurs portefeuilles (24%) et enfin mieux évaluer les conséquences fiscales de leurs décisions. 

Partager cet article