Les autorités de surveillance créent un groupe de travail sur les arnaques

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L’AMF et l’ACPR ont publié hier le rapport annuel 2020 de leur pôle commun Assurance-Banque-Epargne. Le document met en évidence une recrudescence des escroqueries dans le contexte de crise sanitaire et de digitalisation des services financiers. Les cadres supérieurs sont la catégorie socio-professionnelle la plus représentée parmi les victimes d'arnaques. 

Dix ans après sa création, le Pôle Assurance Banque Épargne de l’AMF et de l’ACPR crée un groupe de travail pour mieux protéger les particuliers. Si Bernard Madoff est décédé en avril en prison, les escrocs et les actes frauduleux sont en effet toujours aussi nombreux dans un environnement digitalisé.

Les listes noires s’allongent

Le rapport annuel 2020 du Pôle commun aux deux autorités de surveillance témoigne même d'une nette recrudescence des arnaques. En un an, le nombre de noms de sites et entités frauduleux inscrits sur les cinq listes noires communes des deux entités a doublé, à environ 2400 unités. 

Ces listes sont publiées sur le site ABEIS. Elles concernent les crédits, les livrets bancaires, les moyens de paiement, les assurances, les biens divers, les options binaires, le Forex et les contrats financiers avec paiement d'un différentiel (contracts for difference ‐ CFD) sur crypto‐actifs.

 Par ailleurs, 560 cas d’usurpation de noms d’acteurs, d’autorités ou de produits ont été identifiés en 2020.

Nouveaux types d’arnaques

Dès le mois de mars de l’an dernier, cette structure de contrôle avait émis un communiqué de mise en garde dans un contexte de confinement propice aux offres frauduleuses. Celles-ci s’appuient notamment sur l’attrait de valeurs considérées comme refuges en temps de crise comme les métaux précieux, le vin ou l’immobilier.

La crise sanitaire a, en outre, vu naître de nouvelles arnaques (cagnottes frauduleuses, arnaques aux investissements dans des projets de recherche de vaccins, etc.)”, soulignent les autorités de tutelle dans le document.

Le médiateur de l'AMF avait également répertorié, dans son rapport annuel 2020, une grande variété de thématiques.

Nouveaux outils d’information

De nouveaux outils d’information ont été déployés pour alerter le public comme des conférences en ligne, des posts sur les réseaux sociaux ou des vidéos. Une série de trois films très courts sur les « gestes barrières » anti-arnaques ont ainsi été publiés pour amplifier les messages de prévention et élargir l'audience. Ils ont été vus 370000 fois.

Les deux autorités de tutelle ont donc décidé d'aller plus loin en créant aussi un groupe de travail pour mieux coordonner leurs actions.

Partages de bonnes pratiques

Plusieurs axes ont été définis dans l’objectif de renforcer les échanges d’informations et d’expériences sur les nouvelles tendances et la typologie des escroqueries recensées, de partager les bonnes pratiques en matière de veille et de mise à jour des listes noires de sites ou d’entités non autorisés et de renforcer l’impact de la politique de prévention du grand public des deux autorités”, est-il expliqué dans le rapport annuel.

Le groupe de travail prévoit aussi une transmission croisée et systématique de signalements. Il réfléchit à la simplification pour les clients de la vérification de l’identité des entités qui les sollicitent ou encore de l’accès aux listes noires de l’ACPR et de l’AMF

Le renforcement de la coopération de l’ACPR et de l’AMF avec les différents services de l’État engagés dans la lutte contre les escroqueries, ainsi que le développement d’actions de communication permettant d’amplifier l’impact de la prévention du grand public par le Pôle commun, figurent dans la feuille de route de ce groupe”, est-il aussi précisé.

Il faut enfin noter que, si les profils des victimes d'arnaques sont très variés, les cadres supérieurs ne sont pas à l'abri de ces mésaventures. Il s'agit même de la catégorie socio-professionnelle la plus représentée, comme l'avait souligné le médiateur de l'AMF dans son rapport annuel 2020.

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