La Banque de France expérimente l’euro digital avec l’Agence France Trésor

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La banque centrale nationale mène une série de huit tests pour évaluer la pertinence d’une monnaie numérique de banque centrale, en fonction de différents scénarios. Une contribution utile avant d’envisager la création de cette nouvelle forme de monnaie.

La série de huit expérimentations de monnaie numérique de banque centrale (MNBC) se poursuit à grande vitesse. Après un troisième test annoncé en début de semaine, la banque centrale nationale s’est remise au travail ces derniers jours entre le 21 et le 24 juin.

Le programme complet devrait être achevé d’ici à l’automne 2021, dans le cadre de la contribution de la Banque de France à la réflexion plus globale de l’Eurosystème sur l’intérêt d’une MNBC.

Règlement-livraison d'une OAT

Ces essais s’inscrivent dans le cadre d'un appel à candidature et d'un projet lancés en mars 2020. Objectifs: évaluer la pertinence du lancement de cet euro digital en fonction de différents scénarios et dans des situations diverses, contrôler la compatibilité avec les systèmes déjà en place et vérifier que la stabilité financière n’est pas menacée par ces innovations.

Cette fois, la  Banque de France a réussi une expérimentation de MNBC à des fins de règlement-livraison d’une émission d’Obligation Assimilable du Trésor (OAT) par l’Agence France Trésor (AFT), l'agence en charge de la gestion de la dette, avec un groupement d’acteurs piloté par Euroclear, la centrale de règlement-livraison.

BNP Paribas,  BNP Paribas Securities Services, Crédit Agricole CIB, HSBC Continental Europe et Société Générale ont participé aux opérations.

Emission et marché secondaire

L’expérimentation a consisté en la simulation sur une blockchain permissionnée d’une émission (...) suivie de celle d’un ensemble d’opérations au marché secondaire portant sur ces titres. Les règlements en espèces ont été simulés par de la  monnaie numérique de banque centrale émise sur la blockchain”, explique la Banque de France. 

D’un point de vue technologique, l’expérimentation a nécessité le développement et le déploiement de smart contracts afin  que la Banque de France puisse émettre et contrôler la circulation des jetons de MNBC et que leur transfert se fasse simultanément à la livraison des jetons représentant les titres d’OAT dans le portefeuille des investisseurs”.

La Banque de France indique que cette expérimentation a permis de tester pour la première fois l’optimisation financière sur  la blockchain avec des opérations de repo (repurchase agreement ou prêt-emprunts de titres), mais également la  synchronisation entre la blockchain et la plateforme européenne de règlement-livraison de titres, Target2 Securities.

Vendredi dernier, l’expérimentation avait également permis d’utiliser la MNBC pour simuler le règlement de titres cotés et ainsi déclencher leur livraison dans TARGET2-Securities (T2S), le système de dénouement de transactions en temps réel.

Blockchain et smart contracts

Le 17 décembre, la Banque de France avait lancé une première expérimentation pour la souscription de parts de fonds d’investissement avec Iznes, une plate-forme d’échange sur blockchain créée en 2017 par des sociétés de gestion. 

Fin avril, elle avait aussi participé à une émission obligataire de la BEI (Banque Européenne d’Investissement) sur la blockchain ethereum avec la Société Générale et sa filiale Forge. 

Si la Banque de France ne communique pas sur la blockchain utilisée pour ces deux dernières opérations, les professionnels perçoivent tezos comme une alternative de plus en plus intéressante à ethereum en matière de smart contracts, avec des applications très nombreuses dans le secteur financier.

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