Une étude réalisée par Boursorama, Euronext et Capitalcom montre que les nouveaux actionnaires réclament davantage d’interactions et d’informations lors des assemblées générales. Les AG à distance ont favorisé la démocratie actionnariale.
La crise sanitaire et les assemblées générales à huis clos ont éveillé l’attention et l’engagement des actionnaires. Selon une étude réalisée en mars par Boursorama, Euronext et l'agence de communication Capitalcom auprès d’un échantillon de 1076 personnes, les investisseurs individuels souhaitent de plus en plus interagir avec les entreprises dans lesquelles ils investissent, notamment au moment des assemblées générales.
Démocratie actionnariale
“Dans le contexte actuel de crise sanitaire, le fort développement des formats distanciels des assemblées générales depuis 2020 a donné lieu à une augmentation massive du nombre de participants aux AG. C’est notamment le cas des actionnaires résidant en région qui ont ainsi eu l’opportunité de participer à ces événements grâce à ces formats. Selon 65 % des personnes interrogées, les assemblées générales en distanciel ont fortement favorisé le bon fonctionnement de la démocratie actionnariale, souligne le communiqué
Près de 50 % des actionnaires interrogés ont répondu avoir eu l’intention de participer à une assemblée générale en 2021, alors que seulement un quart d’entre eux y avait déjà assisté précédemment.
Spectateurs passifs
Et cette implication est notamment à mettre à l’actif des 400.000 investisseurs individuels récemment arrivés en Bourse pour profiter des opportunités de marché en 2020. Ils semblent néanmoins être là pour rester, puisque 87% des répondants à l’étude souhaitent s’engager auprès des entreprises sur une durée de moyen et de long terme.
Pour autant, 77 % des investisseurs individuels interrogés ont également témoigné dans cette étude du sentiment de vivre les assemblées générales comme des « spectateurs passifs », et 60% d’entre eux estiment que leur vote lors des assemblées générales « ne compte pas ».
Votes à distance en direct
Dans une interview publiée ce lundi sur Finascope, Muriel Goldberg Darmon, associée chez Cohen & Gresser, se dit favorable au renforcement de la démocratie actionnariale. L’avocate souhaiterait notamment que le vote à distance et en direct puisse se généraliser en AG, quelle que soit la situation sanitaire, pour s’inscrire dans un vaste mouvement de réappropriation des droits des actionnaires. “Dans le cadre des assemblées à huis clos, les votes par correspondance peuvent en pratique vider les débats de leur objet puisque les actionnaires doivent voter avant l’AG”, soulignait-elle. Amundi a déjà mis en place un tel processus de vote en directe et à distance cette année.
Selon l’étude Boursorama-Euronext-Capitalcom, les actionnaires individuels souhaitent que les entreprises rendent leurs communications plus accessibles lors de leurs assemblées générales, notamment au travers de nouveaux modes d'interactions, tout en plébiscitant pour 60 % d’entre eux les formats à distance.
Sessions d’échanges avec les dirigeants
La majorité des actionnaires individuels attendent en particulier des entreprises qu’elles développent des sessions d’échanges digitales interactives avec les dirigeants.
L’étude souligne enfin que 93 % des personnes interrogées connaissent la notion de critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance), auxquels les investisseurs institutionnels ne sont plus les seuls à prêter attention. Parmi eux, 70 % prennent ces sujets en considération dans leurs décisions d’investissement.