Régis Leleu, directeur général d’Interstrust en France, décrit les activités de ce groupe international méconnu en France et dévoile quelques détails du projet d’ouverture du bureau à Paris.

Pouvez-vous présenter Intertrust Group dont vous allez diriger les activités à Paris?

Intertrust Group est une société néerlandaise cotée à la Bourse d’Amsterdam, qui emploie environ 4000 salariés dans 30 pays le monde. Elle a réalisé plusieurs opérations de croissance externe significatives ces dix dernières années, dont l’acquisition du groupe Viteos en 2019, un fournisseur de services aux hedge funds établi en Inde, très connu dans le monde de la gestion alternative. Nos clients sont principalement des fonds d’investissement dont nous sommes fournisseurs de services pour la gestion de leurs actifs, mais aussi, dans une moindre mesure, des clients privés, des institutionnels, des fonds souverains. Or, le fonds d'investissement est une notion économique, pas juridique. Pour chaque fonds investissement, une société ad-hoc est donc créée, que ce soit un SPV (Special Purpose Vehicle) ou un SPAC (Special Purpose Acquisition Company), etc. Notre cœur de métier consiste à ce que ces sociétés d’investissement, qui n’ont pas de salariés, respectent bien leurs obligations comptables, réglementaires, juridiques... Nous nous occupons de tous les services spécifiques comme l’agent de transfert, c’est-à-dire la tenue du livre des investisseurs pour les appels de fonds, la distribution de dividendes…

Avez-vous beaucoup de concurrents en France?

Ce métier, qui consiste à agréger l’ensemble des services aux fonds d’investissement, est beaucoup plus connu dans les pays anglo-saxons, en Asie, ou encore au Luxembourg où nous comptons environ 550 collaborateurs. En France, ces services sont généralement effectués par des sociétés différentes, que ce soient des experts comptables, des cabinets juridiques, des asset managers, des property managers, etc. Les sociétés comme les nôtres sont plutôt rares et méconnues en France. Nous avons néanmoins des concurrents comme Citco, TMF, une autre société néerlandaise, ou encore Alter Domus. 

Pourquoi ouvrir un bureau à Paris aujourd’hui?

Intertrust avait déjà démarré une activité en France avant la crise de 2008, mais sans vraiment s’en donner les moyens. L’économie du pays est aujourd’hui dans une dynamique très positive et favorable au développement des affaires. Outre la croissance du private equity, le marché français de l’immobilier est très porteur. La France fait partie du TOP 3 mondial en termes d’investissement immobilier, que ce soit dans les classements de l’OCDE, de EY, CBRE, KPMG…. Encore faut-il pouvoir rendre les services nécessaires à cette industrie. 

Pouvez-vous dévoiler quelques détails sur vos prochaines échéances et la composition de vos futures équipes?

Nous sommes sur le point d’ouvrir. L’objectif a été fixé au 1er septembre. Nos bureaux ont été identifiés, dans le 17ème arrondissement de Paris. Les premiers collaborateurs ont été approchés. J’espère arriver très vite à composer une équipe d’au moins 10 personnes. La taille de nos effectifs est encore assez difficile à mesurer. Cela dépendra de notre activité qui, par nature, est assez fluctuante et plutôt difficile à anticiper en fonction de l’arrivée ou parfois du retrait de clients plus ou moins importants. Nous comptons aussi nous appuyer sur des centres des services partagés localisés à l’étranger.